« Content »

« Content ». C’est un peu comme ça qu’on m’appelle, ici. Ou plutôt c’est ce que mon nom évoque pour les Burkinabè (et au-delà, puisque c’est mon colloc sénégalais qui m’a dit ça pour la première fois).  Ça me convient plutôt ! Ce n’est pas que je le sois tout le temps, mais bon… En tout cas c’est bien, quelle que soit la région du monde dont les gens viennent, mon prénom semble bizarre et difficile à prononcer ! Mais dans cette lutte constante pour bien le dire, nos amis anglophones ont bien plus d’efforts à faire que les Burkinabè qui au moins, à Ouaga, parlent français. On me demande quand même toujours d’épeler mon prénom… alors quand en plus il y a mon nom de famille, c’est pas gagné ! Mais au moins ça me fait avoir l’air moins bête quand je me bats pour bien comprendre ou bien prononcer le nom des gens…

« Content », donc, parce que je sors un peu d’une phase où d’une part je me disais que je perdais mon temps à rester un mois à Ouaga, d’autre part où je m’inquiétais pour le terrain lui-même à Nouna – qui risquait, d’après ce qu’on m’avait dit, de se prêter peu à mon étude. Mais j’ai fait des lectures et des rencontres très éclairantes qui balayent ces deux impressions, après une légère réorientation de mes perspectives. Je reste impatient d’aller sur le terrain, mais moins frustré de ne pas y avoir plongé dès mon arrivée.

« Content » aussi parce que c’est bientôt le week-end, et parce que même si je ne sais pas encore si mes ex-colloc parties dans le nord viennent à Ouaga, je compte bien en profiter de ces derniers jours libres à la capitale… notamment pour en sortir et voir les environs ! Je m’engage solennellement à vous ramener de jolies photos lundi sur le blog !

« Content » enfin parce que Fred Vargas est vraiment une écrivaine top ! Et oui, c’est un peu bizarre d’être au Burkina et de lire un polar qui se passe entre la Haute Normandie et Paris, mais que voulez-vous, c’est la mondialisation toussah…  A ce propos, le rendez-vous de cet aprem qui m’a mis de bonne humeur était avec un ami de Sydney (qui est décidément mon sauveur !), qui se trouvait avoir travaillé presque sur mon sujet, et presque sur ma zone. Et cet ami géographe vient de passer 4 mois dans un laboratoire de l’université Paris I où se trouvent la plupart de mes profs de licence de géo ! Quand le monde est décidément trop petit… J’ai bien rigolé lorsqu’il m’a dit, alors que nous partagions un jus de mangue, que Paris était une ville bien plus compliquée que Ouaga, pour s’y retrouver ! Pour lui Ouaga est plus petite, les bâtiments se ressemblent moins, il y a moins de grands axes, etc. … mais au moins à Paris, tout est marqué ! Il suffit de connaître l’adresse, on regarde sur le plan dans la station de métro… alors qu’ici quand on ne connaît pas, il ne reste plus qu’à espérer que les gens à qui on demande connaissent ! (ce qui n’était pas le cas quand j’ai essayé d’acheter une méthode de Dioula hier, que j’ai finalement achetée ailleurs). En même temps j’ai été honnête et lui ai dit que même les Français provinciaux se sentaient souvent complètement perdus en arrivant à Paris. La morale de l’histoire, c’est bien que tout le monde devrait rester dans sa ville et ne jamais en sortir !

6 réponses à “« Content »

  1. Content! Je vais plus t’appeler que comme ça maintenant! Je trouve ça trop fort! Je suis sur que tu est super content maintenant (moi aussi je suis content d’ailleurs), alors, Content?

  2. Mais non Yasmina, toi aussi tu devrais être Contente.

  3. non, content, ça ne te vas pas trop bien, mais peut-être qu’avec l’accent local, ça doit être acceptable…

    En tout cas, tu l’es assez souvent mais jamais toujours, et jamais jamais !

  4. Oui oui je n’ai pas troqué mon prénom :p.
    Et je ne sais pas encore dire « content » en dioula, c’est dire mon niveau actuel…

  5. J’ajoute une petite annecdote. Hier soir, je reçois un message du gardien de l’hotel voisin, Emmanuel Sankara. Il commence ainsi : « Bonsoir KONTAN » !

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